Dieu ne dort pas, il agit toujours au bon moment.Il vient de prouver que les efforts consentis par les devanciers n’ont jamais été vains, ceux par qui avait été bloqué notre avion casa ont fini par le céder.

Equipements militaires : le Mali débloque son deuxième avion Casa

En raison d’allégations d’utilisation d’enfants soldats par le GATIA, un groupe armé signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation, les États-Unis avaient bloqué, en 2021, en Espagne, où il a été construit, la licence d’exportation d’un avion, acquis par le Mali dont le transpondeur est d’origine américaine.

Après plusieurs tractations, les Américains ont enfin levé le blocage sur l’appareil. Le Casa C-295, acheté à Airbus, a atterri, ce mardi 31 mai 2022, dans l’après-midi, à l’aéroport international président Modibo Kéïta de Bamako. Voilà donc une injustice réparée ! Cet appareil est le second avion de transport de troupes, au Mali.
Ce déblocage, tant souhaité par les Maliens, contribuera à l’amélioration de la capacité opérationnelle des forces de défense et de sécurité du Mali. Avec une capacité d’emport de 48 à 71 passagers et de 7 tonnes de fret, cet avion militaire de transport tactique d’Airbus renforcera les capacités de déploiement de l’armée malienne, notamment dans le nord du pays. Notons que le premier Casa a permis le transport de près de 50 000 personnes entre 2016 et 2020. Cela en plus des interventions humanitaires dans les zones d’accès difficile.
Le blocage de cet avion avait fait couler beaucoup d’encre et de salives. Son arrivée au Mali constitue un autre succès à mettre au service des autorités de la transition.
Nul besoin donc de prouver la volonté des autorités maliennes de braver vents et marées pour le bien-être des Maliens, mais aussi pour mettre l’armée dans les meilleures conditions de travail. Il s’agit d’un avion acquis sur fonds propre du Mali.

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Photo d’illustration

DU BLÉ, DU CARBURANT ET DES LOCOMOTIVES RUSSES BIENTÔT AU MALI ?


Désormais partenaire privilégié du Mali, une forte délégation malienne était en Russie la semaine passée. Conduite par Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, la partie malienne a eu des échanges avec les responsables de plusieurs départements ministériels russes. Au menu des échanges, les sujets relatifs au transport ferroviaire, à l’approvisionnement en céréales, notamment le blé qui connait une sérieuse pénurie, ainsi qu’en hydrocarbure ont été largement évoqués.


Selon le gouvernement du Mali, dans le cadre de la relance du trafic ferroviaire, la délégation ministérielle du Mali à Moscou est entrée dans la phase active avec la société russe Trading House STM qu’elle a rencontrée en présence du ministre malien des Finances. A en croire la même source, après des échanges sur les aspects techniques, les deux parties étaient censées procéder à la signature d’un mémorandum d’entente le vendredi avant d’entamer les travaux dans une dizaine de jours.

A titre de rappel, la société russe Holding, qui appartient à Sinara – Transport Machines (STM), est un important fabricant et fournisseur de matériel roulant et d’équipements ferroviaires, y compris des locomotives diesel et électriques, des unités multiples électriques, des wagons de fret et des machines de voie pour la construction, la réparation et rénovation et la maintenance de la voie ferrée.

Source: Mali Tribune

Conquêtes coloniales du Soudan français : L’alliance entre Archinard et Koumi Diocé du Bélédougou



Koumi Diocé et le colonel Archinard avaient été des alliés solides, dans un front de lutte commun contre la suprématie toucouleurs, celle héritiers de Alhaj Omar Tall. Pourquoi, cette alliance s’est-elle disloquée ? Comment comprendre l’engagement de Diocé, un bambara, contre Bandiougou Diarra de Ouessébougou, un autre bambara ?




Les historiens de la pénétration coloniale insisteront pendant longtemps sur le rôle joué par le colonel Archinard dans la mainmise de la France sur notre territoire. Brutal, parce que sûr de sa force militaire, les canons et les tirailleurs, il s’est aussi illustré comme un habile chef qui a su tirer une grande partie de ses arguments dans la bonne lecture de la carte sociale et politique de son champ de bataille. Avec lui, la politique du « diviser pour régner » prend tout son sens.
Diocé ou Diocé Dian Traoré est un bambara du Bélédougou. Il fait partie des pièces de fierté de notre patrimoine historique dont la seule évocation bombe encore nos torses. Il est mort le 15 février 1915, à Kodialan. Avec lui, beaucoup de vaillants combattants, quand la canonnade coloniale est venue à bout de leur résistance. La figure de Diocé a suscité une production historique, littérature et artistique. En 1962, Issa Baba Traoré a écrit « Un héros, Koumi Diossé » aux éditions de la Librairie Populaire du Mali. Le « Ciwara Band » de Kati a réalisé à la même époque « Lahidou », une composition musicale, sous la forme d’un récital. C’est dans cette même veine que Mariam Bagayoko, diva typique du Bélédougou, a chanté « Diocé », au son de son « N’Goussoun bala » et de sa voix perçante.
Auparavant, en 1917, soit deux ans seulement après la bataille de Kodialan, Jules Brévié, chef des affaires politiques au Cercle de Bamako a écrit « Diocé », un poème publié dans « l’Annuaire et Mémoires du Comité d’études historiques et scientifiques de l’Afrique Occidentale ». Pour l’administrateur colonial, féru d’ethnologie, Diocé et ses compagnons n’étaient que des insurgés qu’il a fallu réduire. Il reconnaît cependant leur bravoure et leur détermination.
Vu sous cet angle, Diocé est sans doute un héros. Avec le recul, il est possible de revenir sur le parcours « militaire » ou plutôt « l’activité guerrière » de Diocé, en tant qu’auxiliaire des troupes coloniales. Son nom apparait très tôt dans les écritures des officiers coloniaux : il a notamment connu Borgnis Des Bordes, Galliéni et Archinard. En 1889, Diocé est déporté à Tombouctou, avec d’autres combattants. Ils y resteront jusqu’en 1904 avant d’être réhabilités. Ils ont eu beaucoup de chance, car à l’époque déportation rimait avec mort. On imagine que la fin de cet internement administratif a dû être négociée car Diocé deviendra désormais un « collaborateur », un « ami » de Louis Archinard. Cette collaboration, loin d’avoir été perçue comme un acte de reniement ou une trahison a été présentée comme un coup de stratégie militaire et politique. Militaire, car Diocé aurait nourri l’ambition de percer le secret de la fabrication des armes des toubabs, notamment le fameux canon. On peut entendre encore cette version dans la zone concernée. Politique, car Diocé et Archinard avaient un ennemi commun à savoir les toucouleurs qui, après le Kaarta ont conquis le Bélédougou avec une kyrielle d’abus et d’exactions, au nom de l’islam. Cette explication parait la plus logique.

La doctrine française
Diocé comptait sur l’appui de son « ami », un envahisseur, pour l’aider à libérer son peuple du joug d’un autre envahisseur. Il faut juste prendre une carte pour voir que Ouessébougou était une place stratégique dans la lecture géopolitique du moment. La ville était entre le Bélédougou et le Kaarta. Les toucouleurs pouvaient de là, s’attaquer au Bélédougou. Le Bélédougou a pris conscience de sa vulnérabilité face aux toucouleurs en se mettant sous la protection des Français. Voilà, le contenu du contrat de dupes. Il faut reconnaître cependant que les Français dans ce qu’ils ont retenu de la lecture sociale sont parvenus à des constats opérationnels. Ils ont quasiment élaboré une doctrine dont G. Valbert Valère nous donne la substance dans « « le Sultan Ahmadou et la Campagne du Colonel Archinard dans le Soudan français » (Revue des Deux Mondes, 1890, 3ème période, Tome 102, pages 675 à 686). Il traite du rapport entre Français et Africains. Des toucouleurs, il retient l’intelligence et l’humanité, ce qui le place au-dessus des bambaras fétichistes. Il ajoute : « Orgueilleux, insolents, fanfarons autant que perfides, plus durs pour leurs captifs que tous les autres noirs qu’ils méprisent comme une vermine, les Toucouleurs constituent une sorte d’aristocratie africaine, qui n’admet que personne ose s’égaler à elle ou prétende entrer en partage de ses privilèges. Tous les efforts que nous avons faits pour nous les rendre favorables, pour nous concilier leurs bonnes grâces ou leur tolérance, ont été vains ; nous ne pouvons conclure avec eux que des trêves ».
Qu’ont-ils retenu des bambaras ? Que ces derniers ne parviennent pas à mettre fin à leurs « « divisions intérieures, aux zizanies, aux rivalités ». Valère ajoute : « les Bambaras ne disaient pas non : un fétichiste ne dit jamais non ; mais ils n’en pensaient pas moins. Ils sont fermement persuadés que les promesses sont des femelles, que les effets sont des mâles, et ils attendaient, pour nous croire, de nous avoir vus à l’œuvre ».
Les Français se sont également fait une idée de leur adversaire, le plus coriace, du moment, notamment Ahmadou, le fils de El Hadj Oumar Tall : « un guerrier prudent et un politique habile, un infatigable ourdisseur de trames, ayant partout des espions et des émissaires, travaillant sans cesse contre nous, artificieux et opiniâtre, ne se laissant rebuter par aucun échec ». Des qualités qui lui ont permis de comprendre très tôt, et définitivement, que la paix n’est pas possible entre lui et les Français. En effet, la progression des Français a coupé l’empire dont il a hérité en trois morceaux : au nord-est, le Kaarta avec Nioro pour capitale, au sud-est, sur la rive droite du Niger, le Royaume de Ségou, au sud Dinguiraye. La présence des Français le coupait de Dinguiraye. Entre le Kaarta et Ségou, il y a le Bélédougou.

Un contrat stratégique
Archinard a bien exploité cette donne communautaire en jouant la carte des uns contre les autres. Il demande aux bambaras de l’aider contre les toucouleurs. En échange, il leur promet le trône et le pouvoir qu’ils ont perdu. à Ségou, il a promis aux bambaras d’installer un des leurs quand il aura mis en déroule Ahmadou Tall. Il tiendra parole sur le fil, dans un premier temps en installant un représentant potiche de la famille Diarra, en la personne de Mari Diarra. Celui-ci n’acceptant pas l’érosion de son territoire ne tarde pas à manifester contre l’autorité Underberg, le résident de Archinard. Mari Diarra est abattu le 29 mai 1890. Il sera remplacé par Bodian Coulibaly, un bambara massassi du Kaarta. Les bambaras de Ségou ont pris cette imposition comme un affront et ne l’ont jamais accepté, car eux aussi comptaient récupérer « leur » pouvoir. L’histoire est complexe et le débat autour de sa statue y prend ses racines, il est d’autant plus pertinent que les faits sont encore frais dans la mémoire des descendants des acteurs du moment.
Archinard a pris Ségou le 6 avril 1890 avec une relative aisance, au bout d’une canonnade qui a duré seulement trois heures. Il sait cependant que son œuvre ne sera pas complète tant qu’il ne « soumettait » pas Ouessébougou, la place forte des toucouleurs qui avait à sa tête Bandiougou Diarra. Bandiougou Diarra en plus d’être d’un guerrier intrépide et méthodique avait deux chapeaux : il était musulman et ami des peul. Du coup, il devenait l’ennemi des bambaras restés animistes dont le Bélédougou. Le 25 avril 1890, voilà le colonel Archinard devant le Tata de Ouessébougou. Il était à la tête d’une colonne de 292 soldats dont 27 Français. Cette troupe pouvait s’appuyer sur deux pièces d’artillerie de 80 mm de montagne. Il avait surtout à ses côtés Koumi Diocé qui avait mobilisé une troupe conséquente de Massantola et de Mourdia. La présence de Diocé à Ouessébougou est attestée et documentée. G. Valbert en parle, avec force détails, dans son article « le Sultan Ahmadou et la Campagne du Colonel Archinard dans le Soudan français » (Revue des Deux Mondes, 1890, 3ème période, Tome 102, pages 675 à 686).
Cet article est un témoignage de première main sur la bataille de Ouessébougou qui a duré deux jours, du 25 au 26 avril 1890. La résistance a été forte et l’auteur reconnaît que c’était là, le seul risque pris par Archinard au cours de ses campagnes. Il donne aussi la motivation des bambaras du Bélédougou qui avaient fait de la prise de Ouessébougou, le gage de la sincérité de leur amitié avec les Français : « Nous ne croirons à l’amitié des Français que quand ils auront cassé Ouessébougou ». Il décrit aussi les combats : une première brèche, une deuxième brèche, un coup de canon toutes les dix minutes, l’assaut décisif au lendemain, le Tabala qui tonne toujours. Archinard est surpris par la résistance. Il est même déboussolé. à un moment, il pense même avoir perdu la partie. Il se ravisa. Dans un sursaut ultime, il se mit à haranguer les chefs et les notables bambaras qui étaient avec lui. Il va leur dire que lui Archinard n’avait aucun intérêt à venir se battre à Ouessébougou.
Valbert rapporte les propos de cette harangue : « C’est pour vous, leur dit-il, pour vous seuls que je suis venu ici. Vous m’avez dit que je n’aurais qu’un trou à faire et que vous passeriez tous ; j’en ai fait cinquante. Les Blancs ont couché cette nuit dans le village, qui est à moitié démoli. Voulez-vous en finir ? Vous m’aviez assuré que je pouvais compter sur vous. Tout le monde dit que les Bambaras sont braves et ne mentent pas ; je l’ai cru, autrement j’aurais amené cent tirailleurs de plus. Êtes-vous des femmes ou des captifs ? Je croyais que vous aimiez la bataille. Cette fois, je vais vous laisser aller seuls. Je veux savoir au juste ce que vous valez ».
Ces propos de Archinard, repris par les griots et les interprètes, ont fait de l’effet. Il annonce la sortie en première ligne « des deux grands cantons de Mourdia et Damfa ». « Mourdia marche toujours en tête à l’assaut, je marcherai le premier », annonce le chef de Mourdia. Il reçoit les félicitations de Archinard. La place est finalement investie. Valbert nous décrit la scène : « Les Bambaras sont entrés dans le village ; on les aperçoit à travers la fumée, escaladant les toits des maisons pour s’avancer de proche en proche vers le réduit où s’est concentrée la résistance et dont ils couronnent bientôt les murs ». En face, il y a la détermination des assiégés qui refusent de se rendre : « leur Tabala bat toujours ».

La résistance de Ouessébougou
Les faits d’armes sont cruellement décrits sous la plume de l’auteur : « Un esclave qu’on emmène prisonnier se fait sauter la cervelle avec un pistolet tromblon. Les femmes mêmes sont héroïques ; les unes combattent, le sabre en main ; d’autres apportent dans les cases de gros paillassons, appelés seccos, y mettent le feu, s’enferment et périssent dans les flammes ». Ouessébougou a été saccagé. Bandiougou Diarra qui a résisté pendant deux jours ne sera pas pris. Il va se faire sauter avec sa poudrière, préférant de loin, « la mort à la honte », le même chemin que prendront Babemba de Sikasso, et Koumi Diocé, lui-même bien après. Les pertes sont énormes pour les hommes de Archinard. Sur un effectif de 292 hommes engagés, il en a perdu 99. Mais, il est heureux à la fin. Outre la victoire militaire, il reçoit deux cadeaux de Diocé. Valbert est plus précis dans son récit : « Diocé, le généralissime des Bambaras, « offrit gracieusement à Archinard deux petites filles dont il était le père, le priant d’en choisir une pour lui et de remettre l’autre au général Borgnis-Desbordes ». Il ajoute que « c’était la plus grande marque d’attachement et de reconnaissance qu’il pût lui donner et un de ces présents qu’on ne refuse pas ». Archinard, rapporte Valbert, obtint que Diocé « gardât provisoirement ces deux demoiselles auprès de lui ». Il explique ce choix car « on prétend que lorsqu’une jeune Bambara entre dans la maison d’un Blanc, si humble qu’y soit sa situation, elle ne tarde pas à y commander. On n’en peut faire sa cuisinière, et il est peut-être dangereux d’en faire autre chose. Le mieux est de la laisser à Diocé », conclut-il.
Archinard lui-même parle de la présence de Diossé à ses côtés. Il a accordé un entretien au conservateur du muséum d’Histoire naturelle du Havre comment il est entré en possession du tam-tam de guerre attribué à Ahmadou. (A. Loir, Bulletin du muséum 1934, reproduit dans « Les grandes enquêtes du journal Le Havre »). Il rappelle les circonstances des combats fréquents entre le Bélédougou et les toucouleurs avant de confirmer l’âpreté de la bataille de Ouessébougou. Plus explicite, Archinard explique que quand Bandiougou s’est fait sauter avec sa poudrière, le tam-tam a cessé de battre : « Il est retrouvé quelques instants après par les guerriers de Dampas. Ils le portent à Diocé, le chef de guerre élu par tous les pays bambaras, qui vient me l’offrir. Le voici ». Le doute n’est pas permis.
Diocé, lui-même, ne retourne pas les mains vides. Il s’empare de Flakoro, la fille de Bandiougou qui devient son épouse. Ce point d’histoire, comme d’autres faits de guerre, est encore brûlant au sein des communautés. La partie est bien finie. Archinard continuera ses campagnes à l’intérieur du pays avant de retourner en France où il prendra part à la grande guerre. Il n’a cependant pas honoré ses engagements vis-à-vis de son « ami » Diocé. Celui-ci, dépité retourne dans son Bélédougou désormais directement piloté depuis le Cercle de Bamako. Les ordres sont drus, les abus coloniaux sont incessants. S’y ajoute la question du recrutement des soldats pour l’armée. Tout ceci a fini par pousser le bouchon dans le Bélédougou.
En mai 1915, les chefs de cantons ont décidé de ne plus donner suite aux demandes du Commandant de Cercle. Ils sont hors d’eux-mêmes, ils tuent deux gardes coloniaux. Rien ne pouvait désormais empêcher l’affrontement. Le Commandant de Cercle de Bamako met en mouvement le chef de Bataillon Caillet pour aller mâter ce qui pour lui relevait d’une insurrection. Il mènera une campagne qui va durer quasiment un mois à travers des combats à Zambougou d’abord, à Wolodo ensuite à Kodialan enfin, le jour fatidique.
Voilà pour les faits consignés. Mais il y a aussi les faits qui continuent de vivre dans l’imaginaire, à travers la tradition. Qu’en était-il de la position réelle de Diossé par rapport à la levée des hommes contre les colonisateurs, dans le Bélédougou ? Il se rapporte que Diossé aurait été mis en minorité. Il avait une connaissance parfaite des capacités de destruction des canons français et savait tout aussi la portée des armes du Bélédougou. Il a été contraint de suivre le mouvement, à son corps et à son honneur défendant.
Il s’agit-là, de notre histoire, dans sa douleur et sa grandeur. Cette histoire ne semble pas résister à l’appétit des prédateurs fonciers qui ont une convoitise pour l’exploitation mercantile du site de Kodialan, cette rivière qui a vu mourir Diocé et les héros du Bélédougou.
Le colonisateur avait pris soin de nous étudier dans l’anthropologie, l’ethnologie, la sociologie… pour nous connaître et nous combattre. Savons-nous seulement aujourd’hui qui sommes-nous et quelle est la cartographie de nos rapports sociaux dans la guerre injuste qui nous est imposée ? Avons-nous une doctrine sur cette cartographie ? Connaître les ressorts de notre passé peut déjà nous permettre de trouver des solutions aux défis actuels.

Source: Essor

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De la révolte du Bélédougou et la mort de Koumi Diocé : Extrait du journal de marche de la colonne Caillet

16 mars 1915-16 mars 2021, à l’occasion du 106ème anniversaire de la révolte du Bélédougou, nous vous retraçons le récit de cet événement.

En 1915, une révolte éclate dans le Bélédougou et dans le cercle de Goumbou contre le recrutement massif pour la 1ère guerre mondiale. Le chef de Nonko, un des meneurs du mouvement, sommé de se soumettre répondit par ces mots : « Puisque nos fils doivent mourir, nous préférons qu’ils se fassent tuer à nos côtés ».[1]

Le 23 février 1915, il dira à l’administrateur Abadié : « Il n’y a plus d’officiers à Kati ni de tirailleurs et nous sommes les maitres du pays »[2].

Près de 200 villages entrèrent en rébellion ouverte contre le pouvoir colonial. Afin de venir au bout de la révolte, une colonne de 600 hommes dont 350 soldats réguliers et 250 porteurs fut mise en marche.

Le 16 mars 1915 :

18h00 : départ de la colonne de Sabougou
20h00 : arrivée à Donsorola. Les habitants apportent de l’eau au détachement.
21h00 : Sikoro : les habitants sortent du village pour voir passer la colonne.
22h00 : Bodiana : village très douteux. Les habitants qui ne manifestent aucun enthousiasme, restent terrés dans les maisons et ne donnent aucuns renseignements. Par crainte, les guides prétextent avoir perdu la route et se dirigent sur Sirakoro. Les porteurs, peu rassurés par cette décision informent le chef d’escorte l’adjudant Soyou BOUSSO, de la présence sur cette route d’un groupe de rebelles.
Des renseignements donnés par un agent politique[3] à Banamba, il ressort qu’un détachement de 400 rebelles se trouve rassemblé entre Bodiana et Sirakoro. L’adjudant décide alors de changer de route et se dirige sur Dangafolo.

24h00 : arrivée à Dangafolo. Le village est endormi. Un chef de case apporte de l’eau au détachement.
Le 17 mars 1915

2h30 : le détachement arrive à Tioribogou où il observe une heure de repos.
3h30 : départ de Tioribougou en destination de Bégnéni
5h00 : arrivée à Bégnéni. Aucun habitant ne se montre. L’inquiétude grandit au sein des porteurs.
8h30 : le détachement arrive à Banamba. Les porteurs, originaires Sabougou décident de regagner leur village. Après quelques minutes de tractation, ils réussirent à partir mais sont arrêtés à Bodiana par les rebelles qui les accusent de leur avoir pas livré « le blanc ». Menacés de mort, ils ne seront libérés que le 20 mars grâce à l’intervention des habitants de Bodiana auxquels étaient apparentés ceux de Sabougou.
Le même jour, après plus de six heures de combat, Koumi, fief de la révolte était tombé et Diocé Traoré et son fils se sont fait sauter comme il ressort dans le télégramme adressé par le Commandant Caillet au gouverneur général à Dakar. Ainsi prenait fin l’une des plus sanglantes révoltes que connaitra le Soudan français.

Par M. Souleymane KONE, Conservateur d’archives

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LES SITES TOURISTIQUES DE KOLOKANI

KOLOKANI étant dans la région de KOULIKORO, on y trouve d’importants sites touristiques:

Koulikoro, 2e région administrative du Mali, regorge d’importants sites touristiques qui restent méconnus du grand public. Pourtant si les efforts sont faits de la part des structures de promotion du tourisme, les sites peuvent attirer des visiteurs. Zoom sur les lieux touristiques de la région.

A Mpéla, 20 km au Nord-Ouest de Kolokani, il y a une chaîne de plateaux dont les sommets sont parsemés de puits très nombreux, parfaitement cylindriques, avec des marches-pieds dans la paroi. On affirme que ce sont les princes de l’Empire de Ghana venaient autrefois en cet endroit pour y chercher de l’or ou du fer.

A Gouméné, nom loin de Kolokani, on trouve deux petites collines artificielles qui représentent les tombes d’un ancien chef du Bélédougou, Gouméné-Guirka, et sa favorite. Le lieu rappelle le combat sanglant que les Bambaras de Ségou ont livré au chef Gouméné-Guirka qui fut tué avec sa favorite. Sur les corps, on avait amassé tant de pierres que l’on serait arrivé à faire deux collines de cailloux.

Dans une plaine à côté, il y a de nombreux mamelons qui représentent les tombeaux des plus braves soldats. La Mosquée de Gouakoulou, de forme pyramidale, est un vestige du passage d’un marabout de Djenné, d’origine arma (Touré), dans cette région animiste. Elle est l’objet d’une vénération de la part des populations environnantes et des descendants Touré. Le crépissage a lieu tous les 7 ans dans des réjouissances.

Cependant, seuls les Touré crépissent le monument qui semble renfermer les effets et le corps de leur ancêtre. Mercoya est un village situé à 15 km de Didiéni, on peut y voir au centre d’une case, un pilier de bois, objet d’une grande vénération, sur lequel se serait appuyé El hadj Omar Tall.

La Tombe de Diossé Traoré, plus connu sous le nom de Koumi-Diossé, est un héros du Bélédougou, qui s’est illustré contre les envahisseurs. Lors de la bataille de Kodialan (février 1915), à 6 km de Nossombougou, les 3 fils de Diossé qui étaient à la tête des phalanges de l’armée trouvèrent la mort. Koumi résista longtemps aux assauts des conquérants. Lorsque la défaite fut évidente, Diossé et ses chefs militaires se donnèrent la mort dans un vestibule le 15 avril 1915, en mettant le feu aux poudrières.

A Difara, près de Kolokani, au sud-est, on trouve une caverne, abri de milliers d’abeilles sacrées qui, d’après la croyance populaire, seraient les mères de toutes les abeilles du Bélédougou. « Chaque fois qu’on prévoit une catastrophe, chaque fois qu’on souhaite la pluie abondante et les récoltes bonnes, chaque fois qu’on veut voir les ruches remplies de miel, les notables font des offrandes à des abeilles. Il existe une région très giboyeuse autour du lac d’Ouegna », dit-on.

Que dire de N’céréké Kolon (puits des diables) ! Ces puits existent sur toutes les hauteurs qui entourent la ville de Dioïla. Certains sont carrés et d’autres circulaires. Au fond de ces puits, on observe des systèmes de galeries orientées dans le sens ouest-est. La date, même approximative du creusement de ces puits, n’est pas connue.

Les vallées du Baoulé et Bafing sont très pittoresques. Kangaba, capitale du Mandé, est célèbre par son « blon » : « Kamablon » et « Kaabablon ». Le Kamablon est une case traditionnelle dont le contenu demeure totalement mystérieux. La réfection de son toit tous les 7 ans, est l’occasion d’une cérémonie particulière qui n’est ouverte qu’aux seuls Kéita de pure souche. « L’intervention d’un bâtard entraînerait l’échec des opérations ». Le rite est célébré par des griots Diabaté de Kéla (à 6 km au sud de Kangaba), seuls dépositaires de l’épopée Manding.

Les deux plus purs, une griotte et un griot qui n’avaient jamais connu que la couche de leur conjoint respectif, s’approchent de la case sacrée et, par la seule force de formules magiques, font soulever la toiture qui vient ensuite se poser sur les parois internes du sanctuaire avant la pose du toit. Le public regarde de loin, se joignant aux incantations, mais sans jamais pénétrer sur l’aire interdite. Au moment opportun, le toit de paille soulevé par la magie du verbe quitte le sol et s’emboîte au-dessus des murs.

Dans le Manding, à Kurukan-Fuga, à l’entrée nord du village, existe une clairière au milieu des hautes herbes et des manguiers où depuis 7 siècles plus rien n’a poussé. C’est sur cette place qu’en 1235 tous les rois et chefs guerriers Mandenka scellèrent un pacte par lequel ils fédéraient leurs royaumes pour former l’Empire du Mali, placés sous l’autorité de Sounjata, élu par les Mansa.

Cette place servit aussi de cadre au serment d’amitié qui devait unir en 1882 l’Almamy Samory Touré à Mainamba Kéita, chef des familles Kéita de Kangaba. Grottes de Kourounkorokallé (à 37 km de Bamako sur la route de Siby). Dans ces grottes d’un grand intérêt archéologique ont été découverts de nombreux objets mésolithiques et néolithiques.

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HISTOIRE DE KOLOKANI

L’histoire africaine est reconstituée à partir de la tradition orale. Or, il existe plusieurs versions pour chaque récit. En absence de preuves de supériorité, aucune version ne peut dominer sur l’autre. Echangeons donc de versions pour enrichir notre histoire et connaitre la différence de version pour notre propre analyse. Evitons donc de mépriser la version de l’autre. Je vous donne ma version, donnezvotre version dans le plus grand respect !

Les fondateurs de Kolokani, capitale de cette région géographique qu’on appelle le Bélédougou seraient
partis de Balanzan, probablement de l’actuelle région de Ségou. Après un long parcours, ils ont créé successivement
les villages de Gouenzena, Koumi et Kolokani. Seye Niama TRAORE, chasseur renommé de
Gouenzena à cause des rapports cordiaux qu’il eût avec la chefferie de M’Pella bénéficia de parcelles de
culture. Il s’installa avec les siens sur ces parcelles et fonda le village de Kolokani.

Selon une deuxième version les habitants de Gouenzena n’ont pas apprécié le départ et l’installation de
Seye Niama et les siens sur le site actuel de Kolokani. Après ce propos, ils auraient déclaré à Seye Niama et
à ses accompagnateurs « ils ne casseront pas un seul os » en Bambara « A te kolokary » Kolokary = casser
un os. Par déformation le mot devin

Il n’est pas prouvé l’existence d’un puits avant l’installation de Seye Niama sous le « Wontlo » arbre caractéristique de la
ville de Kolokani.

Cet arbre existe encore et abrite toutes les cérémonies
traditionnelles importantes. De la création du village à nos jours, la chefferie a été toujours assurée par des Traoré. L’histoire de Kolokani se confond également avec la
résistance du Bélédougou contre la colonisation.

La révolte du Bélédougou eût lieu en 1915. Après l’arrestation en 1899 des chefs guerriers et leur déportation
à Tombouctou, le Bélédougou se mît en ébullition. Leur retour en 1904 donna plus de vigueur à la résistance
contre les abus du colonisateur. En 1914 le Bélédougou refuse de fournir des tirailleurs devant
combattre auprès des troupes françaises. Le 15 février 1915 au niveau du marigot de Kodialan eût lieu
l’affrontement entre les troupes françaises et celles des Bambaras conduites par plusieurs chefs dont Diossé
TRAORE, Diouroukoro et Sambablé. La bataille fût mortelle et la révolte a été matée dans le sang.

Afin d’asseoir son autorité, le colonisateur a supprimé les chefferies de canton. C’est ainsi que :

• Kolokani devint poste administratif en 1915 ;

• Subdivision en 1958 ;

• Cercle en 1959 – Loi n° 59/AL/RS du 04/12/1959 promulguée par le décret n° 058/CG du
16/12/1959.
Le dicton populaire que l’on peut entendre dans Kolokani est l’histoire du chasseur Seye Niama Traoré.
Venu de Gouenzena, un village non loin de l’actuel Kolokani, ce dernier était parti à la chasse. Dans la
brousse du Bélédougou, l’eau est une ressource rare et précieuse. Les animaux et les végétaux en dépendent
aussi bien que les hommes.

Bon connaisseur de la brousse qu’il était, le vieux Traoré remarqua, jour après jour, qu’un bosquet était
plus habité par les animaux que les autres. Un bosquet touffu, impénétrable où les végétaux
s’épanouissaient plus qu’ailleurs.

Mais les animaux parvenaient à y entrer et à en sortir.

Le vieux Traoré décida un jour de tailler les branches emmêlées pour aller voir ce qui attirait les animaux,
espérant bien qu’il s’agissait d’une source.
Et en effet. L’eau y était présente. Il n’y avait qu’à creuser un peu plus pour la toucher.
Il décida, de venir s’installer avec sa famille en disant de retour au village, qu’une bonne source s’y trouvait.

En bamanakan, bonne source se dit : Kolon Ka gni, ce qui devint par la suite, Kolokani.
Traoré fut donc le premier habitant de l’actuelle ville, dont la chefferie du village a toujours été issue de
cette famille Traoré.

L’histoire africaine est reconstituée à partir de la tradition orale. Or, il existe plusieurs versions pour chaque récit. En absence de preuves de supériorité, aucune version ne peut dominer sur l’autre. Echangeons donc de versions pour enrichir notre histoire et connaitre la différence de version pour notre propre analyse. Evitons donc de mépriser la version de l’autre. Je vous ai donné ma version, donnez votre version dans le plus grand respect.

Source: HistoireOuest-africaine

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